Itinéraire artistique

Nous sommes tous à la fois des nomades, des explorateurs nourris par les échanges, la soif de découverte, la curiosité des différences. Nous voudrions être chez nous partout dans le monde et bannir les frontières. Mais nous avons aussi besoin de racines, d’un ancrage identitaire, d’un port d’attache sûr. Comment concilier la diversité des cultures, des civilisations qui font la richesse de ce monde, en restant ouvert à l’autre, partager des valeurs communes, mais sans uniformiser le monde ?
De l’éloge des frontières aux partisans du no-borders deux visions du monde qui m’interpellent et m’invitent à revisiter l’art de la cartographie.

Le désert de Tassili

Racines et initiations

L’image de mon grand père maternel, forgeron d’art à Montréal est resté gravé en moi. Mais c’est mon père qui m’a transmis la passion des voyages et des forêts. Puis ce fût l’initiation à la montagne, l’orientation, carte d’état major en main et la volonté de faire sa propre trace. L’art du bivouac et le plaisir de créer du « luxe » en s’adaptant à son environnement naturel. Une belle école. Enfin la passion pour l’Histoire, la littérature de voyage qui rend curieux de tout et invite à confronter ses visions du monde au gré des rencontres.

Restituer ce que l’on m’a transmis.

Mon Grand-Père forgeron d'art
carte et boussole

Un voyage commence toujours par une carte

J’aime lire une carte géographique comme on lit un bon livre, m’imprégnant de la topographie, la toponymie pour choisir une destination de voyage, tracer un itinéraire. De ces heures passées à étudier les cartes géographiques et de ma soif d’aventures sont nées de belles expéditions notamment à travers les déserts.
Il est des noms, des formations atypiques du relief (Anakao, Gara Khamfoussa, Guelb er Richât, Illampu, Dhoffar, Ennedi…) qui à eux seuls vous aimantent irrésistiblement.
Ce furent des aventures partagées dans des univers très minéral.

Une carte, boussole de mon imagination.

Transfert d’image d’une composition photos

Cette technique me permet de transférer l’encre d’une affiche, d’une carte ou de toutes composition photo sur des supports aussi variés que le béton, le bois ou des supports métalliques.
Une fois l’image et le support préparé pour recevoir l’encre, commence le travail délicat d’humidifier, puis de lentement enlever le papier d’une impression.
Ne reste alors sur notre support que l’encre prise sur le béton, le bois ou le métal. Le transfert est net et précis, mais laisse une patine intemporelle qui en fait une création unique.
J’illustre ainsi des cartes géographiques ou des tableaux sur des thématiques très différentes.

Thierry Musik
Dans mon atelier

Travail des enduits à béton et le tadelakt

Comme à travers mes voyages, c’est l'univers minéral qui m’a attiré lors de mes premières créations. J’aime partir d’une matière, souvent grise et rugueuse comme le béton, puis la travailler.
En jouant sur la succession des couches pigmentées, on obtient des nuances de texture et de teintes. J’utilise beaucoup la taloche, pour lisser, ferrer et patiner mes enduits à béton. Cela créé des effets et des reflets.
J’associe aussi souvent les enduits de tadelakt par contraste, et métallise à base de poudre métalliques le béton pour enrichir mes textures.